Un dimanche peut-être. Un week-end sûrement. Chaussé de bottes bien trop grandes, voici le moment tant attendu. Le mètre carré de terre encore nu et plein de cailloux est enfin à moi. Il y a encore quelques jours papa, bêche à la main, retournait la terre, chassant cailloux et mauvaises herbes. La parcelle de terre prenait peu à peu forme à force de sueur, se divisant en plus petite prêtes à accueillir les jeunes pousses et graines en tour genre. Nous étions au printemps et, j’étais devenu propriétaire d’un mini lopin de terre qu’il m’était donné de cultiver. Petits plants de
salades, graines en tout genre viendront peu à peu garnir la terre. À mon tour, je divise. Plonge les mains dans la terre nourricière…
C’était un printemps d’enfance. Un jour gravé à toujours dans ma mémoire.
Aujourd’hui modeste rat des villes par dépit au cœur de rat des champs, j’ai perdu ce rapport à la terre. Même s’il m’arrive de fouler le jardin familial ou de sentir mes poils se hérisser aux premières averses lorsque la terre sèche libère ses senteurs. Pour notre recette, nous remercions Alex pour ses tomates. Alex cultive son potager. Et, la manière exaltée dont il m’en a parlé, m’a plongé dans ces souvenirs.