Carroll (Lewis)

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Lewis Caroll

De son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson. Il naît en 1832, d’un père pasteur anglican, au sein d’une famille de onze enfants. Tous étaient comme lui gauchers et sept d'entre eux (Charles y compris) bégayaient. Dans l'isolement du presbytère, ces anomalies, partagées par une communauté soudée, permirent à Charles de développer une personnalité d’enfant doué, hors des normes, dans un cocon protecteur. Sa gaucherie pourrait être à l’origine de son obsession du renversement qui constitue l’un des thèmes dominants de Lewis Carroll.
Diplômé de mathématiques en 1854, il devient professeur à Oxford, au collègue Christ Church, en 1857. Au même moment, l'église anglicane l'ordonne diacre, et il s'engage à rester célibataire. Ses premières publications sont des ouvrages de mathématiques, mais très vite il écrit des nouvelles et des poèmes pour la revue The Train, en choisissant le pseudonyme de Lewis Carroll. Il meurt en 1898.

L'oeuvre

Petits oiseaux

(extrait de Sylvie et Bruno)

Les petits oiseaux dînent
Dans de noires oubliettes
D'énormes omelettes
Servis par des valets
Aux splendides gilets:
J'ai mon historiette

Les petits oiseaux gavent
Les juges de confiture
Riche en jambon friture
Riche, dis je en moules,
Dans un manoir qui croule,
Quelle mésaventure

Les petits oiseaux font
Sourire les tigresses
Aux yeux pleins de tendresse.
Leur sourire m'enjôle
Et je perds tout contrôle,
Il faut que cela cesse

Les petits oiseaux créent
Des livres merveilleux
Lus par des maîtres queux.
Lus, dis je, et non rôtis:
La copie en frichti,
C'est bon pour les vicieux

Les petits oiseaux jouent
Du pipeau sous les ormes
Où les touristes dorment.
Ceux-ci très vexatoires,
Leur tendent des pourboires,
Et bientôt se rendorment.

Les petits oiseaux baignent
Les caïmans dans la crème,
Comme en songe blême,
Un songe peu commun.
Les crocodiles à jeun
Ne font pas long carême.

Les petits oiseaux borrent
Les baronnets de pain,
qui tirent sans leur bain.
Tirent, dis je, et fendent
Les saumons de Finlande,
pour se faire la main.

Les petits oiseaux cachent
Des crimes dans leur sac,
Bénis, dis je, et non battus,
Car ce sont les têtus.
Que l'on mange au bivouac.

Les petits oiseaux aiment
L'or et la gratitude,
Transis par l'altitude.
Transis, dis-je, et qui ronchonnent.
Lorsque les cloches sonnent
Leur rêve est certitude

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Belle soupe, si riche, si verte
Qui attend sur la desserte
Qui ne se plierait sous sa coupe
Soupe du soir, belle Soupe !
Soupe du soir, belle Soupe !

Bêêêle Sououpe !
Bêêêle Sououpe !
Sououpe du Sou-âr,
Bêêêle Sououpe !

Belle Soupe ! Pourquoi du poisson,
Quelque autre façon ?
Qui ne donnerait tout p
our deux sous de Belle Soupe ?
Pour deux sous de Belle Soupe ?

Bêêêle Sououpe !
Bêêêle Sououpe !
Sououpe du Sou-âr,
Belle,bel...LE SOUPE !

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(Mes amitiés à LL de Mars).