Crédit photo : Le Mur du Son.
Né à Sète, le 22 octobre 1921 et mort à Saint-Gély-du-Fesc le 29 octobre 1981, Georges Brassens est un poète auteur-compositeur-interprète français. Il met en musique et interprète, en s’accompagnant à la guitare, plus d'une centaine de ses poèmes.
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris
Sur un' place
L'est un vieux bistrot
Tenu pas un gros
Dégueulasse
Si t'as le bec fin
S'il te faut du vin
D'premièr' classe
Va boire à Passy
Le nectar d'ici
Te dépasse
Mais si t'as l'gosier
Qu'une armur' d'acier
Matelasse
Goûte à ce velours
Ce petit bleu lourd
De menaces
Tu trouveras là
La fin' fleur de la Populace
Tous les marmiteux
Les calamiteux
De la place
Qui viennent en rang
Comme les harengs
Voir en face
La bell' du bistrot
La femme à ce gros
Dégueulasse
Que je boive à fond
L'eau de tout's les fon- tain's Wallace
Si, dès aujourd'hui
Tu n'es pas séduit Par la grâce
De cett' jolie fée
Qui, d'un bouge, a fait
Un palace Avec ses appas
Du haut jusqu'en bas Bien en place
Ces trésors exquis
Qui les embrass', qui
Les enlace ? Vraiment, c'en est trop
Tout ça pour ce gros
Dégueulasse C'est injuste et fou
Mais que voulez-vous Qu'on y fasse ?
L'amour se fait vieux
Il a plus les yeux Bien en face
Si tu fais ta cour
Tâch' que tes discours
Ne l'agacent Sois poli, mon gars
Pas de geste ou ga- re à la casse
Car sa main qui claqu' Punit d'un flic-flac
Les audaces Certes, il n'est pas né
Qui mettra le nez Dans sa tasse
Pas né, le chanceux
Qui dégèl'ra ce Bloc de glace
Qui fera dans l'dos
Les corn's à ce gros Dégueulasse
Dans un coin pourri
Du pauvre Paris Sur un' place
Une espèc' de fée
D'un vieux bouge, a fait
Un palace
Elle est à toi cette chanson
Toi l'Auvergnat qui sans façon
M'as donné quatre bouts de bois Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m'as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés M'avaient fermé la porte au nez
Ce n'était rien qu'un feu de bois
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr' d'un feu de joie
Toi l'Auvergnat quand tu mourras Quand le croqu'mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel
Au père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi l'hôtesse qui sans façon
M'as donné quatre bouts de pain Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m'ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés S'amusaient à me voir jeûner
Ce n'était rien qu'un peu de pain
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr' d'un grand festin
Toi l'hôtesse quand tu mourras
Quand le croqu'mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel Au père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi l'étranger qui sans façon
D'un air malheureux m'as souri Lorsque les gendarmes m'ont pris
Toi qui n'as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener
Ce n'était rien qu'un peu de miel
Mais il m'avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr' d'un grand soleil
Toi l'étranger quand tu mourras Quand le croqu'mort t'emportera
Qu'il te conduise à travers ciel Au père éternel
Chez Jeanne, la Jeanne
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu
On pourrait l'appeler l'auberge de Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche
Chez Jeanne, la Jeanne
On est n'importe qui, on vient n'importe quand
Et, comme par miracle, par enchantement
On fait partie de la famille
Dans son cour, en s'poussant un peu
Reste encore une petite place
La Jeanne, la Jeanne
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie
Par la façon qu'elle le donne
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau
La Jeanne, la Jeanne
On la paie quand on peut des prix mirobolants
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs
Un semblant d'accord de guitare
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire
La Jeanne, la Jeanne
Dans ses ros's et ses choux n'a pas trouvé d'enfant
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents
Et qu'on accroche à son corsage
Et qu'on arrose avec son lait
D'autres qu'elle en seraient tout's chagrines
Mais Jeanne, la Jeanne
Ne s'en soucie pas plus que de colin-tampon
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon
Quand elle est mère universelle
Quand tous les enfants de la terre
De la mer et du ciel sont à elle
Et merci à Philippe d'avoir eu l'excellente idée de nous transmettre ce texte que nous apprécions aussi énormément.
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