Curnonsky d'après Georges Villa
Il naît à Angers en 1872, sa mère en meurt et son père l'abandonne. Il sera donc élevé par sa grand-mère. A 18 ans il monte à Paris pour préparer Normale Supérieure mais il est attiré par le journalisme. IL veut se trouver un pseudo et l'amitié franco-russe étant au goût du jour, il choisi Curnonsky, de "cur" en latin qui veut dire pourquoi et "non" qui signifie "pas" .
En 1914 ce pseudo lui vaudra d'ailleurs d'être arrêté et incarcéré quelques jours comme "espion russe".
Il écrit dans divers journaux et va devenir entre autre un des "nègre" de Willy, le premier mari de Colette.
Curnonsky est connu pour son appétit et sa taille (1m85 et 120 kg).
Il mettra finalement son talent d'homme de lettres et son solide appétit au service de la gastronomie et entreprend avec son ami Marcel Rouff la rédaction d'une série de brochures sur la cuisine régionale et les meilleures tables de France.
En 1927, la revue _ " _ le bon gîte et la bonne table _ " _ organise un référendum pour élire le "prince" des gastronomes. Curnonsky est choisi. Il est invité de dîners en réceptions et rempli ses fonctions avec une merveilleuse bonne grâce.
Parallèlement il poursuit son oeuvre littéraire et gastronomique. Il fonde également _ " _ l'académie des gastronomes _ " _ en 1930, dont il sera d'ailleurs le premier président. Tous ses membres dont Edouard de Pomiane, Maeterlinck, Paul Reboux, le marquis de Polignac, Justin Godart sont des gastronomes avertis.
Il pratique volontiers l'aphorisme à la manière de Brillat-Savarin qu'il admire beaucoup mais il cherche surtout à redonner du prestige à la cuisine bourgeoise et provinciale par opposition à la sophistication de certains grands restaurants parisiens.
Il lit énormément et a une mémoire fabuleuse. Curnonsky refuse d'associer son nom à la moindre publicité. Il a ainsi repoussé des fortunes.
En 1939 il quitte Paris et s'installe en Bretagne dans une auberge tenue par une vieille amie, à Riec-sur-Belon. C'est une très bonne cuisinière que Curnonsky a découverte lors de vacances. Il dit et écrit tout le bien qu'il pense de sa cuisine qui devient un haut lieu de la bonne chère. Il restera chez elle jusqu'à la fin de la guerre et y rédige une partie de ses souvenirs.
Après la guerre, il regagne son appartement parisien et reprend ses activités de journaliste.
Le 22 juillet 1956 il tombe par la fenêtre de son appartement et meurt, désarticulé, sur le trottoir. Il allait avoir 84 ans.
Il connut jusqu'a sa mort une gloire sans partage et fut reçu dans tous les hauts lieux de la gastronomie.
Pour ses 80 ans, le 12 octobre 1952, sur l'initiative de la revue _ " _ Cuisine et vins de France _ " _ (qu'il avait fondé en 1946) et de R. Courtine, 80 restaurateurs d'Ile de France apposèrent dans leur salle, à la place que le "prince" occupait habituellement, une plaque de cuivre portant ces mots :
Cette place est celle de
Maurice Edmond Saillant Curnonsky
Prince élu des gastronomes
Défenseur et illustrateur de
la cuisine française
Hôte d'honneur de cette maison.
On lui doit :
Les recettes des provinces de France avec A de Croze en 1933
Gaietés et curiosités gastronomiques en 1933 avec G.Derys
L es fines gueules de France avec P. Andrieu, en 1935.
La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises , avec Marcel Rouff, 1921
Le Bien-Manger. Itinéraire gastronomique , Office d'édition d'Art, 1931
Lyon capitale mondiale de la gastronomie , avec Marcel E. Grancher, éditions Lugdunum, Lyon, 1935
L'Infortune du pot, édition de la couronne 1946
Cuisine et Vins de France , Larousse, 1953
Souvenirs littéraires et gastronomiques , 1958
Terroirs, accords mets et vins, bouteilles... jouez et testez vos connaissances en 10 questions.
Un ragoût de boeuf classique de la cuisine française cuisiné au vin rouge de Bourgogne.
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