Editions Découvertes Gallimard.
Anthony Rowley entretien sa passion pour la table, à la fois en éditeur, en critique et en historien. Après avoir longtemps écrit des critiques gastronomique pour le guide Gault-Millau et dirigé la publication d'ouvrages sur les recettes, les vins ou les lieux de la cuisine française, il consacre ses recherches universitaires à l'histoire du goût culinaire. Anthony Rowley enseigne à Sciences Po depuis 1981. Il a notamment publié l'Histoire générale du XXe siècle, avec B. Droz, aux éditions du Seuil.
Du simple bol de soupe au véritable festin, ce qui se sert à table a toujours réjoui le coeur de l'homme. Pour parfaire son plaisir, il a ajouté des épices, inventé la fourchette, diversifié les cuissons, imprimé des livres de cuisine, ouvert des restaurants et comparé leurs qualités. Autour du beurre, autour du sucre, se sont livrées d'historiques querelles ; cuisine des villes et cuisine des champs, traditions et saveurs exotiques rivalisent au nom du goût, de la morale. Pourtant manger reste une fête et, sous la plume d'Anthony Rowley, Antonin Carême et Brillat-Savarin, Grimod de La Reynière et Joël Robuchon continuent de faire scintiller les rêves du gastronome en son palais.
Extrait :
On hésite à parler de "cuisine" à propos de la soupe du Moyen Âge, plat unique mitonné toute la journée dans la cheminée, et servi accompagné de pain, en général dur, rarement blanc. Pourtant, il existe une grande cuisine médiévale, celle des festins donnés par les maisons princières. Et même une diversité des recettes, suivant les saisons, les régions ou le calendrier religieux.
La soupe universelle
La soupe constitue l'ordinaire du pauvre et du riche, elle convient aux jours de jeûne comme aux fêtes, elle peut bouillir en permanence et attendre le réveil ou le retour des hommes. On y jette la récolte quotidienne des herbes ou des racines, en se plaignant de "manger comme des bêtes"; en hiver, il faut se contenter de haricots ou de fèves des marais tandis que le printemps voit revenir les soupes blanches, à l'oignon, aux orties, voire au lait. On prépare indifféremment des bouillons doux ou acides, ces derniers restant aujourd'hui l'apanage de l'Europe danubienne.
La soupe, de surcroît, bénéficie de deux qualités éminentes. Elle est d'abord bonne pour la santé parce que sa chaleur réchauffe le corps, lui permet de conserver une température constante et d'échapper à la mort par négligence. La soupe est aussi signe de charité, la dernière étape avant la mendicité avouée.
Une épopée de la cuisine à travers les âges, dans laquelle on prend beaucoup de plaisir à découvrir ou redécouvrir les habitudes alimentaires françaises et étrangères modelées par les influences économiques et religieuses et les traditions. Vous croiserez au fil des pages des personnages tels que Carême, Taillevent, Dumas, Brillat-Savarin mais aussi Michel de Nostradamus dont le nom n'évoque pas forcément en premier lieu le domaine culinaire. Le livre est richement illustré, ce qui ne gâche rien.
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Potage classique à base de purée de légumes additionné de juliennes de légumes étuvées au beurre.
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