Jean-François Revel (1924-2006), de l'Académie française, ancien élève de l'école normale supérieure, agrégé de philosophie, journaliste et polémiste, a été un acteur majeur de la vie intellectuelle et politique française. De Pourquoi des philosophes (1957) à La Tentation totalitaire (1976), de La Connaissance inutile (1988) à ses Mémoires (1997), son œuvre de portée internationale l'a imposé comme l'un des grands critiques et esthètes de la pensée française.
Note de l'éditeur :
La littérature sur l'art de la cuisine est presque aussi ancienne que la cuisine elle-même. Pourtant, il est souvent difficile de se faire une idée précise, palpable, concrète des cuisines du passé. Quel goût avaient les vins que buvaient César ou Horace ? Quelle saveur avaient les ragoûts du Moyen Âge ou les pâtés rabelaisiens ? Et les traités de cuisine d'antan restent souvent obscurs pour les profanes de notre époque. C'est au détour de mémoires, de correspondances, de romans, à travers nombre de témoignages spontanés, et dont le but était tout autre, que Jean-François Revel a retrouvé la trace de ces mets disparus. Une succulente promenade littéraire à travers trois mille ans de souvenirs et de révolutions gastronomiques.
Note de l'auteur :
« Autant que la sexualité, la nourriture est inséparable de l’imagination. C’est la raison pour laquelle, reprenant une expression d’Athénée, j’ai intitulé le présent livre « Un festin en paroles »…
L’imagination gastronomique en effet, précède l’expérience, l’accompagne et, en partie, y supplée.
Parler aujourd’hui de se faire servir « une douzaine d’huîtres arrosée de chablis » ou de pouilly évoque aussitôt un mariage de saveurs très précis et caractérisé.
Cela ne dira rien dans mille ans à un lecteur qui n’aura probablement aucune notion de ce qu’était le chablis ; tout comme ne lui dira rien l’information que vers 1900 les huîtres, les belons surtout, avaient pour vin attitré le sauternes… Tout est coutume, et la coutume n’est jamais définie avec précision pour qui elle va sans dire, de sorte qu’elle est presque impossible à reconstituer quand elle s’est perdue. Les touristes acceptent comme folklorique et amusant de boire en Attique, du vin résiné, parce que cette préparation leur est connue, mais seraient horrifiés si on leur servait du vin coupé d’eau de mer. Ce mélange, pourtant, se pratiquait dans certaines régions de le Grèce antique…
Tout autant et plus que les livres de cuisine proprement dits, ce sont les textes littéraires en général qui ont servi de trame à ce livre. D’Aristophane à Zola, de Juvénal à Gogol en passant par Fielding ou Goldoni, la poésie, le roman ou le théâtre nous livrent pour chaque société un reflet de la sensibilité gastronomique courante d’autant plus crédible qu’il est le plus souvent involontaire et marginal…
Cela dit, je ne prétends pas être exhaustif. J’ai donné des coups de sonde, fait des fouilles dans certaines périodes et dans certaines zones géographiques, dans certaines classes sociales. J’ai composé ce livre petit à petit, au fil des vacances, des années durant, pour me donner l’occasion de lectures et de relectures m’éloignant de mes préoccupations habituelles. Ce fut ma récréation, et je souhaite que le lecteur y trouve la sienne. »
Un de ces livres dont je dirais qu’ils sont obligatoires ou incontournables à toute personne s’intéressant au sujet de la gastronomie mais aussi une façon de revoir l’histoire à travers la gastronomie.
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Un livre de Kan Takahama, Emmanuelle Maisonneuve et Julia Pavlowitch aux éditions Les Arènes BD.
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