Journaliste gastronomique, éditeur, auteur de livres, François Pont a collaboré plusieurs années avec le service des réceptions officielles de la présidence de la République.
Synopsis
Au titre de l’union nationale, François Hollande invite son prédécesseur à l’Élysée pour participer au dîner d’État servi en l’honneur du président russe, Vladimir Poutine. Dès le service de l’entrée, Nicolas Sarkozy, puis d’autres personnes, seront successivement victimes de syncopes. Tout laisse à penser qu’il ne s’agit pas de simples malaises vagaux.
Les deux cent trente participants au repas sont consignés et doivent se soumettre à d’humiliants prélèvements. Une quarantaine de maîtres d’hôtel et de sommeliers sont retenus dans une salle de judo en sous-sol, à disposition des services de sécurité.
Un quatuor de personnalités du monde de la gastronomie est convoqué dans la nuit pour éclairer de leur flair la police scientifique et identifier l’origine du mal : le chef de cuisine Virgil Figeac, l’animatrice de télévision Nelly Crémieux et les chroniqueurs gastronomiques Jean-Paul Carlier et François Sentête.
Extrait (Dans la salle des fêtes) :
Le dîner s'était engagé avec le service de l'entrée. Un velouté Dubarry avait été moulé à la louche dans les assiettes peintes au pochoir du service Constellation que Bernadette Chirac avait commandées pour le nouveau millénaire à la Manufacture nationale de Sèvres. En dépit d'un fauteuil Louis XVI de Boulard dont l'assise avait été subtilement capitonnée, Nicolas Sarkozy peinait à lutter en taille avec ses élancés voisins, l'encore plantureuse Carla à sa gauche et son vieux copain Poutine à sa droite. Installé en chien de fusil sur son trône surélevé, sa posture rappelait la goujaterie de ces enfants qui persistent à mal se tenir à table. Subitement et sans raison apparente, ses yeux s'écarquillèrent tel un lièvre pris dans les phares d'une voiture sur un chemin en rase campagne à la nuit tombée.
Le torse de Nicolas Sarkozy, en se raidissant, s'élança en direction des peintures de Guillaume Dubufe qui ornaient les coupoles aplaties du plafond. Son visage mafflu hocha un instant vers l'arrière comme pour marquer son élan puis, emporté par le buste, plongea dans la pièce de porcelaine creuse, unique, numérotée, datée, siglée des initiales des peintres de Sèvres qu'un maître d'hôtel avait déposée devant lui selon les usages les plus dogmatiques du service "à la française".
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