Editions Découvertes Gallimard
Michel Pastoureau est un historien médiéviste français, né en 1947 à Paris. Il a fait ses études à l'école des chartes. Il est historien, archiviste paléographe et directeur d'études à l'école pratique des hautes études, installée à la Sorbonne, où il occupe depuis 1983 la chaire d'histoire de la symbolique occidentale. Il a publié une quarantaine d'ouvrages consacrés à l'histoire des couleurs, des animaux et des symboles. Ses premiers travaux portaient sur l'histoire des emblèmes et les domaines qui s'y rattachent : héraldique, sigillographie et numismatique. Il est membre de l'Académie internationale d'héraldique et vice-président de la Société française d'héraldique. Il a reçu en 2007 le Prix national du livre médiéval : Provins patrimoine mondial, pour son livre L’Ours, histoire d’un roi déchu.
Les relations entre l'homme et le cochon - tenu pour l'animal le plus vil de la création et entouré de tabous mais en même temps digne d'être sacrifié aux dieux en égypte et en Grèce - ont toujours été ambivalentes et passionnelles.
Domestiqué vers le VIIe millénaire, le porc est pour l'homme une véritable source de richesse : sa chair est synonyme de ripailles, son sang et ses boyaux finissent en boudins et saucisses, sa graisse en chandelles, son cuir et ses tendons deviennent les cordes d'instruments de musique, ses soies, des brosses et des pinceaux. « Dans le cochon tout est bon » : rarement un adage n'aura été aussi justifié. C'est cette histoire sociale et culturelle du cochon que retrace Michel Pastoureau, des forêts gauloises à l'élevage industriel, en passant par ces temps forts de la vie des campagnes que sont la Tue-cochon et la fête de la Saint-Cochon. Et il nous rappelle que le cochon est l'animal biologiquement le plus proche de l'homme. Notre cousin, tour à tour symbole de goinfrerie et de saleté, de courage et de prospérité...
Des sacrifices antiques au fidèle cochon de saint Antoine, des glandées en forêt aux héros des livres pour enfants, de l'abattage du cochon aux portées mirifiques de la truie, des cuisines romaines aux interdits de la Torah et du Coran, plus de 170 documents pour tout savoir du cochon au fil des siècles.
Parmi les différentes raisons avancées pour expliquer les tabous qui portent sur le porc, il en est une qui semble plus fondée que toutes les autres : le cousinage biologique entre l'être humain et le cochon. Cette parenté, déjà connue des sociétés anciennes, aide à mieux comprendre non seulement ces tabous mais aussi la symbolique fortement ambivalente de cet animal, construite à la fois sur l'attrait et le rejet.
Pour les savoirs antiques et médiévaux, trois animaux seulement sont pensés comme des "cousins de l'homme" : l'ours, en raison de son aspect extérieur, de son régime alimentaire, de ses moeurs et de son comportement sexuel (longtemps on a cru que l'ours mâle était attiré par les jeunes filles, qu'il enlevait et violait); le cochon, en raison de son anatomie interne, de sa physiologie, de ses maladies, de son caractère omnivore, de son intelligence et de sa sensibilité; et le singe, à propos duquel Konrad von Megenberg auteur allemand du XIVeme siècle précise : "en fait, contrairement à l'ours et au cochon, le singe ne ressemble pas du tout à l'homme mais il est tellement diabolique qu'il fait semblant de lui ressembler".
Passionnant comme beaucoup de livres de cette collection qui sait si bien rassembler et concentrer dans un petit format un très grand nombre d'information et d'illustrations sur un sujet précis.
Le cochon est ici abordé de tous côtés : l'élevage, la naissance des métiers du cochon (porchers, bouchers et autres charcutiers) les tabous religieux et profanes dont il fait toujours l'objet mais aussi sont utilité en médecine et pharmacologie. Désormais vous ne regarderez plus cet animal du même oeil !
Pour ceux qui désirerait creuser le sujet, des documents nombreux et variés ainsi qu'une bibliographies bien fournie sont disponibles en fin d'ouvrage.
Acheter ce livre sur Amazon.fr : Le Cochon : Histoire d'un cousin mal aimé
De Monique Zetlaoui, aux éditions Menufretin.
"Qu'il soit farci ou non, le cochon de lait est toujours rôti entier." - Auguste Escoffier.
ChefSimon.com 2024. Tous droits réservés. v4.1