Le cannabidiol (CBD), coqueluche des tables branchées !

Le CBD, nouvelle coqueluche des tables branchées

Après avoir longtemps accusé une image sulfureuse à cause de sa filiation à la plante de chanvre, le cannabidiol, ou CBD, s’impose aujourd’hui comme la molécule incontournable des aficionados du bien-être et de la relaxation… de quoi donner des idées aux professionnels de la restauration qui rivalisent d’ingéniosité pour se différencier dans un secteur ultra-concurrentiel.

Magasins spécialisés, grandes surfaces, restauration… chronique de la CBD-mania

A en croire les derniers chiffres de l’Interprofession des métiers du chanvre, la France ne compterait pas moins de 7 millions de consommateurs réguliers ou occasionnels de produits de CBD, cette molécule non psychotrope et non addictive extraite de la plante de chanvre.

Pour améliorer la qualité de leur sommeil, soulager des douleurs de faible intensité, calmer les raideurs musculaires ou simplement se relaxer, les amateurs du cannabidiol plébiscitent notamment les fleurs, les feuilles et les huiles de CBD.

Ces produits sont aujourd’hui proposés par près de 2 500 magasins spécialisés partout dans l’Hexagone, par des boutiques en ligne proposant un service de livraison à domicile mais aussi et surtout en grande surface, notamment Monoprix, Carrefour et E. Leclerc. C’est donc tout naturellement que la molécule a fait une entrée remarquée dans la Restauration Hors Domicile (RHD), donnant naissance à la tendance des plats « relaxants » ou « apaisants ».

Le CBD derrière les fourneaux, ou l’émergence des plats « apaisants »

A Paris comme en Province, les tables les plus branchées multiplient les astérisques sur leurs menus pour rassurer les convives sur l’absence de tout effet « planant » sur leurs plats au CBD. C’est à Nice, au 32 Avenue Alfred Borriglione, que le tout premier restaurant 100 % CBD a vu le jour. Au Marie-Jeanne, on sert du fromage au cannabidiol, du foie gras au torchon CBD ou encore une farandole de macarons au cannabidiol.

Les Clermontois peuvent s’offrir des pizzas apaisantes à la pizzeria Maestro. Du côté de Poitiers, ce sont des burgers artisanaux à l’huile de CBD qui sont servis à la Cuisine de Comptoir. Les Marseillais ne sont pas en reste avec les formules Narcos, Breaking Bad ou encore Family Business proposées par Happy’s Kitchen.

Dans la capitale, le CBD a d’abord trouvé sa place dans la restauration dite « healthy ». Pokawa a été l’une des premières enseignes à proposer l’ingrédient CBD dans ses salades composées et ses Poke Bowls. Chez Egg Factory, les plus gourmands peuvent déguster un burger gourmand relevé à la mayonnaise de CBD, tandis que Wild & The Moon sert une boisson végétale pressée à froid à base de noix de cajou et de cannabidiol. Dans un registre plus sélect, le chef pâtissier Philippe Conticini, figure majeure de la gastronomie française, propose des gourmandises sucrées et salées au CBD.

Quid du goût ? En règle générale, les quantités utilisées en cuisine ne permettent pas au CBD d’exprimer le goût brut et les saveurs organiques de la plante de chanvre, notamment les variétés Cannabis L. Sativa et Cannabis Indica. Seules les souches odorantes et gorgées de terpènes comme la skunk peuvent suggérer aux papilles un goût de chanvre.

Le CBD est-il légal en France ?

Ce n’est qu’en novembre 2020 que la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a tranché dans l’affaire « Kanavape ». En l’espèce, l’interdiction du CBD en France est jugée contraire au droit de l’UE, notamment au principe de libre circulation des marchandises. Depuis, la France autorise les produits de cannabidiol dont la concentration en THC, molécule psychoactive, n’atteint pas les 0,2 %, gage d’absence de tout effet psychotrope.

Le 30 décembre 2021, un arrêté ministériel était venu contrecarrer l’euphorie des professionnels de la filière en interdisant la vente des fleurs et feuilles de CBD pur… deux produits qui accaparent jusqu’à 70 % des ventes dans les magasins spécialisés. Saisi par des professionnels en colère, le Conseil d’Etat lèvera temporairement cette interdiction début 2022, réservant « une décision de fond » à un date ultérieure.

Publi-rédactionnel