Dites moi ce qui vous manque et je vous expliquerai comment vous en passer ! Si le vin et l’alcool en général sont assez souvent employés dans la cuisine française, certains d’entre nous aimeraient pour des questions religieuses ou personnelles pouvoir le remplacer sans devoir renoncer à la recette choisie. Il peut aussi arriver que, la recette commencée vous vous aperceviez que vous avez oublié le vin… si, si, ça arrive !
Au risque de vous choquer définitivement, je me passe souvent de vin dans certaines préparations. C'est par goût principalement que je fais l’impasse, je n'aime pas le goût, ou plutôt l'arrière goût que l'alcool laisse dans ma cuisine. Lorsque je l'emploie c’est parce que j'apprécie le goût premier contenu dans l'alcool en question et je pratique soit le flambage extrême, soit la réduction poussée, ne gardant en fait que les arômes qui me conviennent. Pour le reste, j’ai appris au fil du temps non pas à remplacer l'irremplaçable mais à employer des mouillements qui pourraient offrir le même effet culinaire.
Cette habitude s'est forgée petit à petit à force du temps et de prise de mes petites habitudes, et non pas dans une optique révolutionnaire ! C’est juste que je cale mes préférences à ma cuisine !
Le vin blanc qui sert à déglacer les sucs de cuisson de certains poissons peut être remplacé par du jus de citron, du vinaigre additionné d’eau ou de bouillon. Idem pour les cuissons à court mouillement telles les filets de soles bonne femme ou dieppoise ainsi que le dos de cabillaud Dugléré.
Les sabayons souvent montés au vin blanc, ou au vin liquoreux, je les monte au jus de fruit ou à l'eau citronnée sucrée. Pour les sabayons salés j’emploie du bouillon de volaille ou de légumes réduit voire du fumet de poisson ou du fumet de crustacés.
Dans le cas de petites sauces sautées déglacées (sauces Bercy, sauce poivre, sauce moutarde), je déglace seulement à l'eau et mouille avec des fonds ou des jus réduits fortement aromatisés, avec éventuellement un trait de vinaigre typé (balsamique, xérès, vinaigre de vin blanc ou de cidre…).
Je me passe d'alcools forts (Armagnac, Cognac) dans le foie gras et parfois je remplace le porto par quelques gouttes d'un jus de raisin pour créer cette sorte de crème émulsion qui liera le foie gras lors de son refroidissement pendant la phase de pressage.
Dans les desserts, on peut remplacer un alcool par un arôme naturel, des épices ou des sirops parfumés.
Bien entendu, il n’est pas question de substituer le vin d'un bœuf bourguignon, d'une sauce bordelaise ou d'un beurre blanc à la ciboulette.
Pas envie non plus de refuser le calvados ou le cidre pour le poulet vallée d'Auge, ni la bière de garde pour la carbonade flamande.
Pas de raison de s'interdire la mandarine impériale dans les crêpes soufflées à la mandarine, le Cointreau ou le grand Marnier pour finir la sauce à l'orange, ou la réduction de porto dans ma sauce poivre...
En toute chose restons ouverts d'esprits et continuons à laisser parler nos sens et caractérisons notre cuisine par notre sensibilité propre, égoïste et assumée, pour le plus grand plaisir de nos convives, amis, clients... mais surtout, du notre !
Et n’oubliez pas qu’après cuisson, réduction, flambage etc… seuls restent dans vos plats les arômes, l’alcool, lui, s’en est allé.
Terroirs, accords mets et vins, bouteilles... jouez et testez vos connaissances en 10 questions.
L'alcool le plus utilisé en cuisine est le vin mais il ne faut pas oublier, les bières, cidres, les vins de liqueur et les alcools régionaux.
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